Alexandra Manning
❝ I’m the big sister. When shit hits the fan, I’m the one who handles it ❞ | • âge ▬ 35 ans
• location ▬ San Francisco
• nationalité ▬ Américaine
• sexualité ▬ Bisexuelle
• identité du genre ▬ Cis.
• situation amoureuse ▬ Célibataire. Essayez donc de trouver une relation stable quand six zinzins sont susceptibles de faire irruption dans votre tête à tout moment.
• métier/études ▬ Développeuse informatique
• avatar ▬ Melanie Scrofano
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facetime without a phoneDécrivez-vous en trois adjectifs. Si vous étiez un minéral, lequel seriez-vous et pourquoi ? Une biscotte entre les dents, Alexandra fixe l’écran, interdite. Les questionnaires de recrutement ressemblent de plus en plus à ceux des magazines féminins. Ceux qu’elle n’achète pas et qu’Alicia trouve toujours le moyen de laisser traîner là où elle pourra tomber dessus.
Décrivez-vous en trois adjectifs. Et puis quoi encore ? Pas que la jeune femme ait un ego démesuré mais elle voit difficilement ce que ses questions-là ont à voir avec ses compétences. Ou son portofolio. Ou comment il est possible de résumer un être humain en trois putains de mots. Elle se reprend mentalement sur le juron. Une habitude prise à 18 ans quand elle a attrapé quelques affaires et sa cadette de trois ans sous le bras pour foutre le camp de chez leur tordue de tante.
Avalant une bouchée de biscotte beurrée, la jeune femme regarda le reste des questions. Elles étaient toutes dans la même veine. Et elles n’étaient même pas complètement responsable de sa migraine. Taika était passé hier soir et elle n’avait pas eu le courage de le mettre dehors. Ils avaient bu un verre. Puis un autre. Seulement Alexandra n’avait pas sa carrure et elle buvait pour deux, littéralement. Résultat ce matin, elle se sentait moins que fraîche et elle avait une haleine de poney. Et ses fichues questions.
Elle se retrouva assise ailleurs. Dans une pièce de l’autre côté du globe. La touffeur de la nuit faisait contraste à la celle sèche de son matin. Beena travaillait tard. Généralement pour éviter les rendez-vous que sa mère lui arrangeait. Alex se laissa tomber sur le fauteuil dans le coin de la pièce. Entre son mal de tête et sa mauvaise humeur, elle s’attendait plutôt à se retrouver à déranger Moira dans son repaire à hipster.
Un sourire d’excuse.
“Salut. J’ai besoin d’aide. Pour répondre à un questionnaire professionnel.” Le seul avantage d’être un sensitif c’est qu’avec les membres de son cluster, la jeune femme n’a rien à expliquer. Son interlocutrice sent ses inquiétudes, son malaise. Ses petits bobos aussi.
Alexandra s’entend relativement bien avec les membres de son petit groupe. Pas qu’elle soit toujours ravie de les voir débarquer mais comme tout le reste dans sa vie, elle a appris à composer avec. Avec le danger de mort permanent aussi. Avec Beena elle a des atomes crochus. Deux femmes habituées à naviguer dans un monde d’hommes. Entre sexisme bienveillant et hostilités franches. Alexandra l’a vite compris. Quand ses inquiétudes profondes débordent et le psycellium l’envoie vers quelqu’un c’est presque toujours à Delhi qu’elle se retrouve. C’est un bon deal.
Elle tourne son pc, celui qui repose sur ses genoux à des milliers de kilomètres de la vraie Beena, pas la projection de son cerveau et la regarde avec un air suppliant.
“Quinze minutes. Quinze minutes et je repars.” Élever sa sœur lui a au moins appris ça. À l’impossible, nul n’est tenu. Et quand il faut demander de l’aide, Alexandra le fait. Qu’il s’agisse de demander une avance à ses employeurs ou d’utiliser sa connexion pour en appeler à son cluster. Après tout, c’est à cause d’eux qu’elle est restée freelance. Une place dans une entreprise l’aurait rendue trop repérable. C’est une chose qu’elle a caché à sa cadette. Hors de question d’effrayer une étudiante qui a la vie devant elle. Essayant de ne pas trop penser à toute l'absurdité de sa situation, Alexandra sourit et attend...