“Même sans espoir, la lutte est encore un espoir.” - Sienna

Elle tourne et se retourne dans son lit. Des sueurs froides, le corps brulant, la respiration haletante et encore et toujours cette même sensation. Cette douleur quand elle est partie. Cette douleur quand ils lui on enlevé.

- SOPHIA !

Une minute avant que son réveil ne sonne, elle se redresse, les larmes inondent son visage. Il y a ces quelques secondes où elle se demande encore où elle est, et surtout, les quelques secondes où sa sœur est encore avec elle, dans l’appartement voisin. Mais la vie n’est jamais aussi simple.

Tout avait commencé bien, pourtant. Du plus jeune âge, elles avaient été proches. Elles étaient sœurs, amies, confidentes. Les deux faces d’une même pièce.

Et leur lien s’était étoffait alors que, séparait l’une de l’autre, pourtant, elles étaient proches. Dans la même pièce, elle vivait l’une dans l’autre, l’une avec l’autre, alors qu’elles n’étaient pourtant pas ensemble. Elles avaient trouvés ça si étrange et pourtant, c’était une manière que le monde leur montrait que leur lien était plus fort que n’importe quoi. Ca avait leur secret, que tout le monde ignorait, même leur parent.

Et au fur et à mesure, ils étaient venus, les autres. D’abord, c’était des odeurs, puis des sons. Et des autres pays, au fur et à mesure. Un autre secret entre les sœurs et l’entourage. Elles étaient curieuses, en symbiose totale, des vraies jumelles, des sœurs, un même cœur. Elles avaient évoluées toutes les deux, entre elles, d’abord, en suivant des études différentes, mais non éloignées. Sophia préférait l’édition, Sienna, elle l’illustration. Travaillant freelance, elle travaillait de connivence pour la réalisation des livres, mais aussi dans des boites plus grandes pour la réalisation de pubs, ou de produits divers. Elle avait une grande corde à son arc.

De mémoire humaine, il est presque impossible de se souvenir d’une seule dispute entre les deux sœurs. Elles ont eu des divergences d’opinion, oui, surtout avec le cluster, quand il s’agissait de BPO, mais jamais elles ne s’étaient disputées. Non, jamais. Et c’est sans doute pour ça que Sienna a si mal. Dans sa mémoire, il n’y a aucun mauvais souvenirs avec sa sœur, si ce n’est la culpabilité d’avoir eut la malchance de ne pas avoir été à ses côtés alors qu’ils l’avaient pris.
Kidnappé alors qu’elle était chez elle, dans son appartement, à côté de celui de sa sœur. Elles discutaient toutes les deux quand Sophia disparut du radar de sa sœur. A partir de là, Sophia rameuta les autres membres du Cluster dans le but de la retrouver. D’utiliser les humains, les sensitifs connus, tous les réseaux possibles et imaginables et même l’Archipelago. Elle savait que c’était BPO, mais c’est une organisation qui a toujours quelques longueurs d’avances sur eux, alors que faire ?

Elle était heureuse avant. Sienna avait rencontré Phil, un collégue à sa sœur. Il était gentil, drôle, tendre et ignoré tout des sensitifs. Elle ne voulait rien dire et Sophia était d’accord. Elles avaient toujours vécut ensemble et pour Phil, Sophia avait déménagé. Non pas que Sienna vivait avec lui, mais c’était plus facile pour avoir une vie privée. Vous suivez ?

Pourtant, quand sa sœur disparut, elle s’éloigna de Phil, bien trop inquiète. Elle commença, même à s’éloigner de son travail, tentant de remuer ciel et terre pour la retrouver.

Les seuls instants où ils avaient des nouvelles, c’était lorsque BPO s’amusait à torturait la plus jeune des deux sœurs. Douleurs ressentit par tous le Cluster, mais encore plus par Sienna qui ressentait d’autant plus de culpabilité.

Et la douleur. Ils l’avaient tous ressentis. Cette âme qui craquèle alors que Sophia poussait son dernier soupire. Ce cri de douleur, de rage, de désespoir de sa sœur qui ressentait sa moitié disparaitre. Ce lien, bien plus fort, plus profond et ses entrailles qui se serrent, qui explosent en elle. Ca n’était pas qu’un lien télépathique, elles avaient vécues 9 mois ensemble dans le ventre de leur mère, plus de vingt ans main dans la main et on lui avait enlevé la personne la plus importante à sa vie.

Sophia n’avait plus la force de lutter, mais elle n’avait rien dit sur le Cluster, ni même sur sa sœur. C’est un certain avantage à être jumelle, non ? Sienna semblait en sécurité après le sacrifice de sa sœur, garder le silence pour la protéger, comme elle l’aurait fait elle aussi.

Elle avait traqué BPO sans succés, n’avait même pas pu retrouver le corps de sa sœur, ni l’enterrer, ni dire la vérité à ses parents. Comment avouer que sa sœur est morte, parce qu’on l’a vécut à travers un lien télépathique et qu’on ne pourra pas même enterrer la défunte, parce que le corps est gardé par une organisation secrète qui traque les gens avec ce genre de don.  Ne finirait-elle pas en hôpital psychiatrique ? Elle aurait pu avoir la chance, de ce fait, de vivre le deuil de sa sœur entouré par quelqu’un qui prendrait soin d’elle.

Parce qu’à présent, Sienna est seule. Elle n’est pas là pour tenter de rassurer les autres quand a leur douleur. Elle ne veut pas non plus l’aide des autres qu’elle semble refuser. Elle s’est éloignée de sa famille, à sa manière de son Cluster, mais aussi de son travail, de ses amis. Elle s’est renfermée sur elle au fil des semaines et dans son attitude quotidienne, ne transparait que lassitude et froideur. Ses  nuits, elles, sont baignées de cris et de larmes. De cauchemars quand à la mort de Sophia.

Mais Sienna veut se battre. Sienna veut se venger. Sienna veut les tuer. Alors, elle a commencé à prendre des cours de Self défense, elle a maintenant un permis d’arme à feu, elle apprend à tirer, à se battre, à se défendre. Elle pense à rallier Londres, pour aider. Elle pense à quitter son travail. Elle pense à quitter sa vie. Elle pense à beaucoup de choses, mais surtout, elle a mal.