sea sex and sun à piw paw | libre

Les soirées arrosées sont monnaie courantes à Piw Paw, et si Oskar s'abstient de boire pour assurer derrière le comptoir, il profite tout de même de l'ambiance assez unique du bar qu'il espère un jour posséder intégralement avec Aleksander. Ce soir c'est d'ailleurs soirée à thème. Ayant épuisé toutes les idées loufoques qu'il était en mesure de trouver par lui même, Oskar, s'est naturellement tourné vers Isa qui lui a donc suggéré « Sea sex and Sun ». Peu convaincu au début, il s'est cependant laissé convaincre par manque d'inspiration. Avec les 28 degrés dehors, et la climatisation volontairement switched off pour inciter les clients à commander toujours plus de bière, Oskar s'est dit que ça pouvait fonctionner malgré l'absence évidente de bord de mer dans leur très chère ville. Certes il lui faudrait dévoiler ses compétences dans l'art du cocktail, mais cela ne lui fait pas peur. Le Polonais sait très bien comment comment accommoder la vodka, c'est une question d'honneur, pour ce qui est du reste, l'expérience a fait sa célébrité ici au bar. Cosmos, Mojitos, Piña Colada... Il y en a donc pour tous les goûts et de toutes les couleurs. De bonne humeur Oskar s'exclame tandis que les premiers clients font leur entrée dans le bar.

- Que la fête commence, j'espère qu'il ne va pas pleuvoir vu le thème de la soirée. Bon vu les températures, on à le droit d'espérer, il lance à l'intention d'Alek avant de saluer un·e premier·e client·e à qui il offre en supplément un splendide sourire, qu'est-ce que je vous sers ?

PS : Les sensates de mon Cluster vous êtes very welcome

PS2 : J'ai lancé volontairement court, pour que ça avance plus vite, vu que ça se veut un rp à plusieurs

L’avantage d’avoir un membre de votre cluster qui bosse dans un bar avec neuf heures de décalage horaire d’avance, c’est que vous pouvez faire la fête en plein milieu de la journée sans craindre 1) la fatigue et 2) la gueule de bois. Isabel est bien rôdée des soirées de Piw Paw – quand il soleil brille trop fort sur San Francisco et garde les habitants chez eux, quand sa bodega est déserte et son père part faire la sieste. Elle vérifie une dernière fois que son téléphone est bien connecté au wifi de la maison – manquerait plus qu’elle fasse flamber la facture avec un appel international, ou qu’elle explose son data – avant de selectionner le numéro d’Alek dans ses contacts. Celui-ci est déjà au bar à servir des clients quand il décroche. « Bonsoir, beau brun, » s’amuse-t-elle alors qu’elle apparaît aux côtés d’Oskar dans le bar. Elle se met sur la pointe des pieds pour coller un baiser sur la joue de son pote de cluster, avant de s’installer à ses côtés et de lancer un regard surpris vers la petite blonde de l’autre côté du comptoir. Définitivement pas assez vieille pour commander de l’alcool aux Etats-Unis, mais l’Europe est une autre histoire. Définitivement trop jeune pour flirter avec Oskar, aussi. « D’où que tu la connais, celle-là ? » Isabel, jalouse ? Jamais, mais voyons.

Il n'est pas dans les habitudes de Louise de s'aventurer dans quelques bars que ce soit. En réalité, elle ne s'aventure jamais plus loin que la maison de ses parents, et la plage environnante. Ses quelques rares escapades en ville demeurent telles, voire inexistantes. Aussi, quand l'odeur de l'alcool vient lui chatouiller les narines, la sensitive s'alarme, les yeux grands ouverts. Et si une minute auparavant la belle se trouvait devant son écran à mettre son blog à jour, c'est désormais un bar bondé qui lui fait face, la tétanisant sur place. Elle ignore ce qu'elle fait à cet endroit, bien que ce genre de phénomènes soit de plus en plus fréquent ces jours-ci, ce qui n'est pas pour la rassurer, bien au contraire. Et c'est là qu'elle l'aperçoit, cette même blonde qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam mais à laquelle elle se sent pourtant étrangement connectée. Et alors que sa colocataire de pensée boit ses premières gorgées, Louise ressent le goût de la bière sur ses propres papilles comme si elle venait de boire ce même verre, ce qui n'est aucunement le cas. Et c'est sans savoir pourquoi qu'elle s'exclame d'une voix quelque peu moralisatrice " Tu comptes pas boire tout ça j'espère, Katarzyna ? " Il faut quelques instants à Louise avant de réaliser qu'elle connait le nom de son interlocutrice sans même lui avoir demandé, et c'est une nouvelle fois la frayeur et la surprise qui se frayent un chemin jusque dans son âme, son palpitant battant à tout rompre, et ce même goût de bière résonnant en elle tel un écho désagréable. Animé par la confusion, elle n'aperçoit pas Oskar pourtant dans son champ de vision, bien trop occupée à se demander si elle ne frôle pas la folie.

Un virgin mojito sur son coin du bar, c’est avec son sourire naturellement charmeur qu’Aleksander accueille les premiers clients du Piw Paw ce soir. Si le bar a sa petite réputation dans le coin et n’a clairement rien à envier à quelque pub que ce soit, il va de soi que les soirées à thème comme celle-ci contribuent à faire la différence lorsqu’on envisage un rachat total et que les deux tenanciers sont les étrangers du coin. La carte des cocktails s’est volontairement allongée juste pour l’événement, au grand bonheur d’Aleksander qui attendait la première occasion de révéler ses talents cachés de barman au grand jour. L’occasion est par ailleurs trop belle pour résister à l’appel de la chemise à fleurs et des lunettes de soleil qui pour être honnête ne se prêtent pas vraiment à l’ambiance tamisée de l’endroit et qui finiront inévitablement par pendre au col entrouvert de sa chemise. Chemise qui risque elle aussi de s’ouvrir légèrement plus au fil de la soirée, au vu de la chaleur volontairement accrue dans l’établissement… et de sa légère tendance à aimer charmer tout ce qui bouge, juste pour la satisfaction de se savoir plaisant.

- S’il pleut, lance-t-il à Oskar en guise de réponse, je m’engage à payer une bière à tous les gens présents.

Autant dire qu’Alek prie intérieurement pour que le ciel reste bleu et les températures caniculaires – autant que vingt-huit degrés puissent l’être en Pologne, cela va sans dire. Les clients commencent à entrer dans le bar où les musiques des dix derniers étés sont déjà en train de tourner. Un·e client·e s’approche alors, tandis qu’Oskar semble déjà en pleine action de son côté. Il lui offre son sourire le plus charmeur et se penche légèrement vers son interlocuteur·trice pour mieux l’entendre par-dessus la musique, prépare sa commande, lui offre un collier de fleurs pour la forme, s’en passe un autour du cou également pour être dans le thème, tourne ensuite la tête vers son collègue et meilleur ami. Et éclate de rire. A voir la tête de son meilleur ami, il va de soi qu'on est en train de le faire chier. Et qui d'autre de mieux qu'Isabel pour faire changer Oskar de tête sans preuve visible quand on n'est pas aussi télépathiquement évolué - c'est pas comme ça que ça marche, mais c'est son terme plus facilement explicable - que lui ? Personne.

- Damn, Isabel, be nice with baby Oskar, he looks like shit ! And hi, chica, by the way. Il se tourne vers un·e nouveau·elle client·e, ricanant encore dans sa barbe : qu’est-ce que je peux vous servir ?

Que personne n’ait réellement la moindre idée d’à qu’il il parle et de ce qu’il ait dit contribue à le faire ricaner davantage, son anglais coupé au couteau aussi, mais il se doit de reprendre son sérieux. Au moins pour la personne qu’il est en train de servir.

Oskar offre un sourire aux premiers clients qu’il reconnaît. Certains ont l’habitude du bar, même si il est rare que la carte des cocktails soit aussi étendue. Kat commande quelques verres et de façon assez surprenante, Isabel vient réclamer des explications. Oskar fronce les sourcils, évidemment distrait par cette apparition soudaine de la De La Vega dans son environnement de travail, ce qu’Alek ne manque pas de remarquer d’ailleurs, puisqu’il se moque désormais ouvertement de lui. Cherchant toutefois à reprendre contenance, Oskar hoche la tête et se lance dans la préparation de ce que Kat a commandé avec une application particulière.

- Je te fais ça tout de suite, Kat darling

Puis sans qu’il ne contrôle vraiment ce qu’il se passe, il enchaine quelques mots à l’intention d’Isabel, en espagnol bien entendu, ce qui ne manque de le faire passer pour un allumé, si cette réputation n’était pas déjà la sienne depuis quelques temps déjà.

- ¿Porqué te interesas? ¿Estás celosa?

Petit regard bitchy mais affectueux tandis qu’Alek lui aussi s’essaye à l’espagnol. Son ami n’est pas dupe, les visites d’Isa sont suffisamment régulières pour qu’il ait pris le pli de les reconnaître, même sans la voir en chair et en os.

Lorsqu’il relève la tête cependant, il aperçoit Louise. Louise du cap. Oskar fronce une nouvelle fois les sourcils, la surprise est telle qu’il reste un moment déstabilisé par cette apparition. Loin d’être au courant de son statut de sensitive, Oskar ne réalise pas que Louise n’est pas réellement présente dans le bar et s’adresse à elle comme si elle était présente, juste à côté de Kat.

- Louise ? Vous vous connaissez toutes les deux ?

La surprise est d'autant plus grande lorsque la polonaise - Kat, elle s'appelle Kat - s'adresse à elle, et semble également tout autant familière avec son prénom. Il ne faut que quelques secondes à Louise pour réaliser que toutes les deux s'expriment dans leur langue respective, et se comprennent tout autant. Louise n'a plus aucun doute à ce sujet : elle doit rêver, c'est la seule raison plausible. Ou alors ces longues heures à fixer son écran d'ordinateur ont finit par avoir raison de son mental et elle se met désormais à halluciner des amis imaginaires pour combler son manque de vie social. Tout semblait bien plus raisonnable qu'une conversation télépathique avec une fille à l'autre bout du monde. Ca te fera bien plus de mal que de bien. Louise a déjà vu les effets ravageurs que l'alcool pouvait avoir. Mais en soit, ce n'est qu'une simple soirée. Pourquoi devrait-elle une leçon de morale à Katarzyna si elle n'est qu'imaginaire ? Car elle semble être bien trop réel au goût de Louise. Tout compte fait, la sensitive boirait bien un verre de gin elle aussi, si cela pouvait lui permettre d'y voir clair dans toute cette histoire. Kat, d'acc... Louise s'interrompt, réalisant avec stupeur qu'Oskar s'adresse à elle comme si elle se trouvait face à lui, dans un bar en pleine Varsovie, et non pas à des lieux de là, en Afrique. Oskar ? Mais... attends un peu, comment ça se fait que tu puisses me voir ?! La sensitive s'interroge, à la limite de la folie. Elle sait qu'elle ne se trouve plus au Cap, si la langue des natifs autour d'elle est une indication. Bien sûr que je ne suis pas là ! Enfin, je crois pas du moins... et un instant, elle se retrouve de nouveau dans sa chambre, Katarzyna à ses côtés, avant que toutes deux ne retournent en Pologne. Et Louise manque de défaillir sous le coup de la confusion, son cerveau menaçant un court circuit à tout instant. Elle s'empare d'un verre, là encore surprise de constater qu'elle peut le saisir -sans même savoir que c'est réellement Kat qui s'en empare, et non pas l'inverse-, avant de boire cul sec, une grimace de dégoût sur le visage. Je dois être en plein rêve. Je vois pas d'autres explications. Et pourtant, au fond d'elle, la sensitive sait que ce n'était pas le cas, qu'il existe bel et bien une connexion entre elle et Katarzyna. Et avec Oskar, aussi étrange celui puisse-t-il paraître.